dimanche 24 février 2008

"Match nul technique" (sondages et doigt levé 2/)

> ANALYSE

Suite de notre saga sur les prévisions et le marc de café :

2/ Les sondages

Les non hispanisants apprendront au passage un mot utile lors des prochaines Coupes du Monde. "Empate técnico" est une expression toute faite des sondéologues espagnols que l'on commence à entendre énormément dans les médias.

"Match nul", entre Zapatero et Rajoy évidemment. Pas réel, parce que le PSOE et le PP ne sont pas à 50% chacun, ni à 40/40 (chiffres plus crédibles, nous ne sommes pas en bipartisme absolu). Mais "technique", puisque le PP, presque toujours deuxième dans les enquêtes d'opinion depuis 2004, est en phase ascendante, et que les marges d'erreur des sondages lui permettent même de s'imaginer vainqueur.

Je pique à ADN.es (je ne m'en veux pas, je travaille avec eux) un résumé récent [es] de trois sondages publiés après le début officiel de la campagne vendredi dernier. El Periódico de Catalunya, Público et la Cadena SER donnent tous les trois le PSOE vainqueur. Avec un avantage d'entre 1,5 et 3,5 points.

La Cadena SER (première radio nationale, du groupe Prisa, éditeur d'El País et peu suspect d'amitiés droitières), la plus avare avec les socialistes, envisage même une victoire du PP avec presque autant de force. Selon ses projections, le PSOE obtiendrait entre 155 et 164 sièges (41,5% des voix) et le PP, entre 158 et 161 (40%).

Une semaine auparavant, le CIS, équivalent de notre CNRS, publiait un de ses macrosondages (plus de 18.000 entretiens, pardonnez du peu) dont il a le secret, et donnait lui aussi 1,5 points d'avance au PSOE, et, dans le pire des cas pour Zapatero, un seul député d'avance.

Zapatero, qu'en pense-t-il en privé, au fait ?



C'était après une interview sur Cuatro, chaîne jeune, hertzienne et généraliste (Prisa aussi). Le Président du Gouvernement parlait avec Iñaki Gabilondo, présentateur vedette des matinales de la Cadena SER pendant des décennies, aujourd'hui à la tête du JT de Cuatro. A priori, tout le monde pensait que les micros étaient fermés.

- Gabilondo : "Et vos sondages à vous, qu'est-ce qu'ils disent ?"
- Zapatero : "Ça va bien, aucun problème... Ce qui se passe c'est que c'est bon pour nous qu'il y ait de la tension...".

Très bientôt, le troisième et dernier volet de la futurologie. Vous apprendrez à dire "It's the economy, stupid" en espagnol.

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