> POINT DE VUE
C'est le nom populaire (et académique [es] !) d'un billet valable pour 10 trajets de métro, bus et tramway dans le réseau de transports en commun. À Madrid, il coûtait la semaine dernière 6,70 euros.
Ce fut aussi, selon le président socialiste du Gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, une preuve suffisante pour régulariser un immigré sans papiers lorsque gouvernait le Parti Populaire (PP) de Mariano Rajoy. C'était en tout cas l'argument déployé par Zapatero lors du débat télévisé pour expliquer, en gros, que la régularisation de son Gouvernement, sous condition d'un contrat de travail, était plus rigoureuse que celle de ses prédécesseurs.
D'où, cet échange:
- Zapatero : "Ustedes hiceron las regularizaciones con un bonobús..." ("Vous, vous avez fait les régularisations avec un bonobús...").
- Rajoy : "¿Qué es eso?" ("C'est quoi ça ?")
Le bonobús connaîtra-t-il le même destin que la baguette de pain française, dont Giscard ignorait le prix ? Ou que le café espagnol, que Zapatero estima à 80 centimes d'euro [es] ? Rien n'est moins sûr, mais il a animé la soirée, où très peu de propositions électorales ont été rappelées, et pas une seule annoncée.
Le débat n'a pas été inintéressant pour autant, les deux duellistes étant très combatifs. Je n'ai vu qu'un seul sondage, celui de l'institut Opina, diffusé sur Cuatro. 45% des interrogés pensaient que Zapatero avait gagné, 33% que Rajoy avait été le meilleur (il semblerait [es] que les autres chaînes donnent aussi gagnant Zapatero, avec une avance d'entre 6 et 14 points).
Seule différence significative pour Opina : parmi les femmes, Rajoy était à quasi égalité avec le président du Gouvernement, alors que parmi les hommes, Zapatero était loin devant. Au moins pour cette soirée, je suis assez d'accord avec mon sexe :o).
Demain la presse se déchaînera, après 15 ans à ronger son frein. Elle nous donnera les éléments sérieux à retenir, le grand bout de la lorgnette. En attendant, buenas noches.