samedi 2 février 2008

Mars 2004

> ANALYSE

Bizarre le titre?
Non. Parce que le résultat des élections de mars 2008, a part l'enjeu évident de décider qui sera le prochain chef du gouvernement, va servir au gagnant pour fermer le chapitre sur les élections antérieures de mars 2004.

  • Si c'est le PSOE (gauche, Zapatero) qui gagne, la droite espagnole ne pourra plus - en théorie - continuer à l'accuser de gouverner grâce à/à cause de l'attentat de Madrid du 11M 2004.
  • Si c'est Rajoy (droite, PP) qui gagne, la branche dure du-dît Parti Populaire proclamera à tous les vents que Zapatero a été un président de circonstances. De circonstances dramatiques et surtout illégitimes puisque, toujours selon le secteur ultra de ce parti, c'est la bande terroriste basque ETA qui a organisé l'attentat du 11M dans le but d'éviter la victoire d'un nouveau gouvernement de droite 3 jours plus tard! D'où l'expression habituel de leur locuteur fétiche de la radio de l'église catolique españole (COPE), Federico Losantos: ETA tiene a Zapatero cogido por los vagones (jeu de mots: vagones = wagons au lieu de cojones = couilles) qui revient à dire que ETA retient Zapatero par les vagons.

Enfin, d'un point de vue moral et éthique, ce qui est en jeu c'est le type d'opposition qu'il convient ou pas de mener en Espagne: un succès de la droite laisserait entendre que la crispation, l'affrontement continu et l'utilisation du terrorisme basque et de ses victimes comme argument politique sont des options valides ou du moins efficaces. Si au contraire Mariano Rajoy, tutelé para Acebes et Zaplana, les 2 sbires de Aznar, échoue, on pourrait penser que cela aura été la dernière fois qu'un parti politique cède à la tentation de recréer le contexte des 2 Espagnes de la guerre civile en montant l'une contre l'autre pour récupérer le pouvoir.

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